Résistance - Mémoire collectif - 2002/2003

 

 

 

Cette année, 11 élèves de 3ème participent au concours sur la résistance et la déportation :

  • Bluteau Alice (3ème 1)

  •  Boulet Nathalie (3ème 1)

  • Cazeneuve Martin (3ème 1)

  • Fauqué Delphine (3ème 1)

  • Porteau Justine (3ème 2)

  • Caussade Edwige (3ème 3)

  • Palacin Anaïs (3ème 3)

  • Pellerin Laure (3ème 3)

  • Trojani-Bigot Romain (3ème 3)

  • Tiradas Laurie 3ème 3)

  • Zadro Charline (3ème 3)

Le thème du concours, cette année, est : Les jeunes dans la résistance.

Les élèves doivent élaborer un mémoire collectif sur le sujet. Ce mémoire peut prendre des formes diverses (mémoire-papier, cd-rom …) et doit être rendu fin mars.

Le travail des élèves s’organise en deux temps :

  • Jusqu’à Noël, recherche de renseignements sur la résistance dans le Gers et collecte des témoignages.

  • Dans un second temps, de Noël à Mars, mise en forme des renseignements et illustrations.

Tous les élèves de 3ème participeront à la conclusion générale du mémoire qui s’intitulera : « Résister, pour nous, jeunes d’aujourd’hui, qu’est ce que cela veut dire ? », sous forme de poèmes, de textes, de dessins, d’affiches, de chansons…

Nous tenons à remercier tous les résistants qui ont bien voulu nous recevoir chez eux et répondre à nos questions, et particulièrement Mrs Guin, Duprat, et Labedan, tous les trois membres du Corps Franc Pommiès.

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 TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION

I. LES MOTIVATIONS

  1.  LE REFUS DE LA DICTATURE

  2. LE S.T.O.

  3. L’INSOUSCIANCE DE LA JEUNESSE

 II.  LES DIFFERENTES FORMES DE RESISTANCE

  1. LES RESEAUX DE RESISTANCE DANS LE GERS

  • Les différentes organisations

  • Liste des réseaux

  • Fiches d’identité de jeunes résistants

  1. LES MAQUIS DANS LE GERS

  • Les maquis

  • Les formes d’ actions

III.                APRES LA RESISTANCE…
  1. LES ANCIENS COMBATTANTS ET LEURS SOUVENIRS

  2. L’HECATOMBE DES JEUNES RESISTANTS

  •  Liste des jeunes victimes tombées dans le Gers

CONCLUSION

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INTRODUCTION

Après l'armistice du 22 juin 1940 imposé par Pétain, différents groupes de résistance commencent à apparaître dans le Gers pour s'opposer aux Allemands qui ont installé leur siège à Auch. Mais de grands corps de résistance commencent vraiment à s'imposer dans le Gers en 1943 avec l'apparition du Service du Travail Obligatoire (STO) qui pousse les jeunes à entrer dans le maquis. Les jeunes gersois constituent donc une grande partie des résistants du département. Le Corps Franc Pommies et le Bataillon de Guérilla de l'Armagnac sont les principaux réseaux qui recrutent ces jeunes . Mais malgré leurs différences, et parfois même l'animosité entre tous ces corps, tous voulaient stopper les Allemands, et les repousser hors de France. Tout au long de ce dossier nous vous expliquerons quels sont les différents groupes de résistance dans le Gers, leurs actions, la place des jeunes à l'intérieur de ces réseaux et le sort subi par certains d'entre eux.

 

I. LES MOTIVATIONS

 

1. LE REFUS DE LA DICTATURE

Le 18 juin 1940, le Général DE GAULLE lance un appel à la résistance de la BBC, une radio londonienne. Pour lui, le combat n'est pas terminé et il faut lutter contre les Allemands. Il crée les FFL ( Forces Françaises Libres ) composées des soldats français restés en Angleterre, et les FFI ( Forces Françaises de l'Intérieur ) qui comprennent plusieurs petits groupes dans la France qui sont dirigés par Jean Moulin.

De nombreuses personnes refusent la signature de l'armistice et adhèrent à la résistance en s'opposant au régime de l'Etat français. Certains, poussés par un sentiment de patriotisme décident de se battre pour sauver les valeurs de la République. D'autres, dont beaucoup de jeunes, n'acceptent pas l'idée d'être dirigés et envahis par les Allemands et veulent faire tout leur possible pour les chasser du pays. Ils veulent mettre fin au nazisme qui a fait disparaître ou déporter nombre de leurs amis.

Les groupes de résistance les plus importants se forment dans le Sud ( Corps Franc Pommiers, Bataillon d'Armagnac...), et les habitants de la zone occupée qui ont réussi à quitter leur maison se joignent à eux.

Dans le Gers, les Allemands étaient peu nombreux mais tout de même présents (dont la majorité à Auch). Pour être de nouveau libre de ses mouvements, et éviter de subir la même pression que la zone occupée que de nombreux jeunes s'allièrent pour repousser l'ennemi hors du pays (cf. fiches d'identités).

 

2. LE STO

L'Allemagne avait fait appel à des volontaires pour remplacer les prisonniers de guerre français dans leurs usines. Ce mouvement s'appelait «la Relève». Mais «la Relève» n'a eu qu'un succès très limité. C'est pourquoi Pierre Laval, le 16 février 1943, crée le STO (Service de Travail Obligatoire). Le STO était inscrit dans le cadre général d'une «loi sur l'utilisation et l'orientation de la main-d'oeuvre» promulguée le 4 septembre 1942 par le gouvernement de Vichy. (cf. lois en annexe)

Les hommes concernés par cette mesure étaient tout ceux nés entre le 1er janvier 1920 et le 31 décembre 1922 (soit trois classes d'âge du Baby-Boom de l'après première guerre).

C'est pour éviter de partir en Allemagne que de nombreux jeunes gens ont rejoint les maquis. De plus, les personnes qui s'inscrivaient volontairement aux sapeurs-pompiers étaient dispensées du service de travail obligatoire et beaucoup se servirent de cet avantage pour rejoindre par la suite le maquis.

Avant 1943, il y avait peu d'hommes du Gers dans les maquis et quasiment aucun jeune. C'est à partir du moment où cette mesure fut mise en application que les jeunes partirent en résistance. Un résistant témoigne: « Un jeune homme de Vic-Fezensac était allé chercher les primes et le matériel que l'on donnait aux personnes qui partaient au STO, s'était enfui avec et caché, puis inscrit dans la résistance. Les Allemands ne l'ont pas retrouvé » Mr Guin.

 

3. L'INSOUSCIANCE DE LA JEUNESSE

 Dans le Gers, les jeunes avaient aussi d'autres motivations : les Juifs bien sûr entraient en résistance pour échapper à la déportation et à la politique antisémite du gouvernement de Vichy.

Les réfugiés lorrains et alsaciens résistaient eux aussi contre l'occupation allemande et pour la reconquête de leur région perdue.

Et enfin, une raison qui se retrouve principalement chez les jeunes résistants est l'envie de liberté et d'aventure («nous étions un peu inconscients, nous ne prenions pas trop en compte les dangers , c'était pour nous comme une grande aventure » Paul Guin, résistant du Corps-Franc Pomiès). Prendre le maquis leur permettait d' échapper à l'autorité de leurs parents ainsi que de découvrir l'inconnu: «A l'époque, nous avions été élevés très sévèrement, nous n'avions pas le droit de sortir et donc quand nous partions au maquis, cela nous apportait une certaine autonomie vis à vis de nos parents. »Paul Guin)

 

II. LES DIFFERENTES FORMES DE RESISTANCE

 

1.LES RESEAUX DE RESISTANCE DANS LE GERS.

 

" Il serait vain de vouloir faire remonter les débuts de la résistance dans le Gers au 18 juin 1940, un mardi, jour de l'appel du Général de Gaulle à la radio de Londres, suivi d'un autre le 24 du même mois. C'est une date commode mais qui, dans une région aussi reculée de France comme le Gers, n'a pu, à ce moment précis, marquer les esprits. L'appel historique semble, en effet, n'avoir été entendu que par de rares personnes : deux ou trois sur un demi-milier de résistants interrogés dans tous les milieux." citation de Guy LABEDAN.

 

Les différentes organisations:

 

Les toutes premières formes de résistance sont des actions spontanées sans projet défini, comme des tracts, des graffitis, des publications d'affiches et des sifflets lors de passages d'actualité.

Après la signature de l'armistice, on entre dans une phase de désobéissance, d'illégalité: aide à l'évasion de prisonniers de guerre, constitution de planques, fourniture de faux papiers et de vêtements civils pour permettre aux évadés de se fondre dans la population.

En 1942 apparaissent les premiers réseaux de résistants. Il sont principalement constitués de jeunes qui s'y sont engagés après la mise en place du S.T.O. Les adultes pour la plupart restent chez eux et ne s'engagent pas dans les maquis.

 

 

Liste des réseaux:

 

Dans le Gers en 1942 se mettent en place des réseaux de résistance tels que :

- Le groupe Raynaud (dans la région de Simorre)

- Les compagnies Sahuc, Lartigue et Hoffalt (dans la région de Mièlan)

- Le bataillon d'Armagnac (à Panjas et Saint-Roch)

- Le bataillon de Castelnau et le maquis Hilaire (à Castelnau-sur-L'Auvignon)

Le Corps Franc POMMIES.

André POMMIES est né le 9 juin 1904 à Bordeaux. Il entre à l'école militaire le 8 octobre 1924. Deux ans après, il est nommé sous-lieutenant au 144ème RI. A partir du 7 octobre 1930, il sert quatre ans au 14ème RI. Il sort breveté de l'école supérieure de guerre et passe capitaine le 24 mars 1936. " C'est un homme de droiture, franc et loyal, remarquable organisateur, profond patriote, généreux et courageux. A toutes les qualités réunies pour accomplir une belle carrière militaire ", avaient remarqué ses supérieurs. En 1936, le capitaine POMMIES est désigné pour suivre les cours de l'école de guerre tchécoslovaque. Rentré en France en 1938, il organise et dirige à Lyon le "Bureau de Centralisation des Renseignements".

Trois mois après la défaite de 1940, le capitaine POMMIES prépare la revanche.

Capitaine au 18ème RI de Pau en septembre 1940, POMMIES entre en relation avec ses homologues des corps de troupes pour organiser des unités de combat. Le 15 novembre 1940, le capitaine POMMIES se voit confier la mobilisation secrète de l'armée dans les Landes, les Basses-Pyrénées, les Hautes-Pyrénées et l'arrondissement de Mirande dans le Gers. En une seule année, POMMIES parvient à constituer plus de 50 dépôts contenant de nombreuses armes.

Le 17 novembre 1942, il créé le Corps Franc Pommiès. De nombreux jeunes gersois en ont fait partie (voir fiches d'identité qui suivent).

 

FICHE D'IDENTITE N°1

NOM : Guin

PRENOM : Paul

DATE DE NAISSANCE : février 1928

DOMICILE ET SITUATION LORS DU DEBUT DE LA GUERRE : électricien à Vic-fezensac

MOUVEMENT D'APPARTENANCE : Corps Franc Pommies

AGE LORS DE l' ENTREE DANS LE MAQUIS : 16 ans

DATE ET CAUSE DE VOTRE ENTREE EN RESISTANCE : 1943 pour résister à l'oppression allemande

ROLE DANS LA RESISTANCE : Section D (destruction)

 

 

FICHE D'IDENTITE N°2

NOM : Duprat

PRENOM : Jean

DATE DE NAISSANCE : 27 mai 1926 à Vic-Fezensac

DOMICILE ET SITUATION LORS DU DEBUT DE LA GUERRE : à Vic-Fezensac

MOUVEMENT D'APPARTENANCE : Corps Franc Pommies

AGE LORS DE l' ENTREE DANS LE MAQUIS : 18 ans

DATE ET CAUSE DE VOTRE ENTREE EN RESISTANCE : 16 juin 1943, après le débarquement, pour résister à l'occupation allemande

ROLE DANS LA RESISTANCE : membre de l'ORA (sabotage, embuscades).

 

 

FICHE D'IDENTITE N°3

NOM : Labédan

PRENOM : Guy

DATE ET LIEU DE NAISSANCE : 1 août,1924 à Aubiet

DOMICILE ET SITUATION AU DEBUT DE LA GUERRE : Lussan (Gers) fils d'agriculteur, travaillant en famille

DATE ET CAUSE DE VOTRE ENTREE EN RESISTANCE : courant 1943 désir de participer à la libération de la France les armes à la main

MOUVEMENT D'APPARTENANCE : Corps Franc Pommies

RÔLE DANS LA RESISTANCE : Section D (destruction )

 

Le bataillon d'Armagnac

 

Le bataillon d'Armagnac, dépendant de l'Armée Secrète du Gers, est une des plus prestigieuses formations de la Résistance du Sud-Ouest. Son efficacité tient, pour une large part, à l'armement considérable qui fut mis à disposition par le colonel anglais Georges Starr(Hilaire).

"L'histoire du bataillon d'Armagnac est inséparable de son chef le capitaine Maurice Parisot, qui sut l'organiser, le commander et lui donner véritablement une âme."Citation de George Starr (HILAIRE)

 

Le maquis d'Hilaire

 

En 1942, prévoyant la réaction allemande au débarquement allié en Afrique du Nord, la section F du S.O.E. (Spécial Opération Exécutive), le service anglais des opérations spéciales, décida d'intensifier l'infiltration d'agents secrets dans le Sud de la France par voie aérienne ou maritime. Ainsi, début novembre 1942, parmi les agents débarqués de nuit près de Cassis d'une felouque à équipage polonais, se trouvait HILAIRE.

Cette antenne Sud-Ouest du circuit "Détective" reposait en fait sur un groupe local de résistance nommé "Victoire", composé de civils agenais dirigés par Albert (Maurice ROUNEAU), un réfugié du Nord, des Alsaciens Lorrains, des Belges, et des militaires sous officiers du 150ème R.I. d'Agen. L'entrée des Allemands en "zone libre" le 11 novembre 1942 entraîna la dissolution de l'Armée d'Armistice et sonna la fin de "Victoire".

 

La résistance espagnole

 

Autre composante de la lutte contre l'occupant, la résistance espagnole s'organise dans le département du Gers en 1942 avec les adhérents au mouvement du P.C.E., l'Union Nationale Espagnole (U.N.E).

"Cette organisation prit naissance en novembre au cours d'une réunion à Montauban, nommée réunion de Grenoble pour tromper la police, rassemblant 11 responsables politiques espagnols de premier plan." Citation de Christian Pierdona.

 

2.LES MAQUIS DANS LE GERS

 

Les maquis:

Un maquis est un lieu dans les montagnes ou forêts, où se regroupaient les résistants armés de la Seconde Guerre mondiale. Dans le Gers, les maquis étaient cachés dans les campagnes, dans des fermes isolées. Les groupes de résistants changeaient toutes les semaines de ferme pour ne pas être repérés par les Allemands ou dénoncés.

 

Les formes d'actions:

Le 5 Avril 1944, les effectifs du Corps.Franc.Pommiès (C.F.P.) s'élèvent à 8 800 hommes, dont 5 300 en unités organisées, la plupart ayant autours de 20, 21 ans. Le chef Pommiès fixe trois missions principales à ses unités : le renseignement, le sabotage et le harcèlement.

 

Le renseignement:

Au début du mois de février 1943, à Toulouse, le capitaine Dunoyer de Segonzac entre en relation avec le capitaine Pommiès. Au cours de cet entretien, les deux hommes se mettent d'accord sur la mise en place d'un service de renseignement et de contre-espionnage. Le service du contre-espionnage et de renseignement du C.F.P. parvient à établir en deux ans 3 000 fiches (avec photos, empreintes et dossiers) de collaborateurs et de suspects, ainsi que 200 fiches (avec photos et adresses en Allemagne) de membres de la Gestapo ayant opéré dans le Sud-Ouest. Le bilan des équipes de répression du C.F.P. est tout aussi impressionnant : 68 officiers ou agents de la Gestapo supprimés avant le 6 juin 1944.

 

Les parachutages:

Les deux premiers parachutages d'armes et de munitions se déroulèrent dans la nuit du 1er au 2 mai 1943, à l'Est de la ville d'Auch. Puis les parachutages se multiplient. « Les résistants allument des feux à l'endroit convenu, puis attendent que les avions lancent les containers, et enfin récupèrent les paquets dans des charrettes » raconte Mr Guin. Roger Betbeder, membre de la résistance explique : « Dans la région de Vic-Fezensac d'août 1943 à la fin de la guerre, nous avons réceptionné onze parachutages. C'était toujours le même scénario. L'avion arrivait entre minuit et une heure du matin. On récupérait les containers. On cachait les armes... et les responsables du Bataillon de l'Armagnac venaient les récupérer avec la complicité des gendarmes de Vic-Fezensac. Généralement, ces parachutages avaient été annoncés par la BBC en phrase codées comme : « les pintades se sont envolées » ou « Napoléon embrasse Joséphine ». ».

 

Les sabotages:

Très rapidement, la section spéciale de destruction du C.F.P. exécute des opérations spectaculaires : de décembre 1943 à janvier 1944, 38 locomotives utilisées par les Allemands sont détruites. Puis, de mars à mai 1944, une dizaine d'établissements travaillant pour les Allemands sont sabotés. Les photographies ci-jointes montrent quelques sabotages organisés par le Corps Franc Pommiès.

Dans le département du Gers, les maquis exécutent aussi des sabotages sur les voies ferrées et sur les lignes téléphoniques. Les opérations de destructions débutent dans la nuit du 7 au 8 juin. La voie ferrée d'Auch-Toulouse est coupée par sectionnement des rails à Aubiet, à Marsan puis à l'Isle-Jourdain, Monferran-Savès et Gimont. Celle d'Agen l'est à Fleurance et à Castéra-Lectourois.

Le 3 juillet 1944, le Bataillon d'Armagnac livre un furieux combat à Estang : 3 FFI et 11 Allemands sont tués. Le 6, les FTP (Franc Tireur Partisan ) tendent une embuscade à Castéra-Verduzan à un convoi allemand venant de Condom. Les FTP se sont postés sur le pont de la voie ferrée qui enjambe la N130. Lors de la fusillade, le commandant allemand de la place d'Auch, qui se trouvait en tête de la colonne, est sérieusement blessé. Les Maquisards peuvent quittés leur position sans pertes.

Le mois de juillet 1944 est marqué par la tragédie de Meilhan. le maquis du docteur Raynaud (une centaine d'hommes) s'est établi près du village de Meilhan (plus exactement, à Villefranche d’Astarac) depuis le mois de juin. Un jour avant le drame, un homme du groupe est fait prisonnier à l'entrée de Lanemezan par une patrouille allemande. Sous la torture il donne l'emplacement du maquis. Mais ces révélations ne changent rien car l'anéantissement du maquis est inscrit dans le plan d'opération du 116ème bataillon de grenadiers. Un avion allemand avait déjà localisé l'unité FFI.

Le 26 juillet, un groupe de 7 maquisards CFP attaquent à la grenade et au FM un convoi allemand circulant sur la N124 à Leboulin. Le chef FFI dispose ses hommes sur une colline boisée dominant la route. L'affrontement est terrible: les grenades détruisent les deux camions de tête. En août 1944, le Corps Franc Pommies et le Bataillon de l'Armagnac libèrent la ville d'Auch.

Paul Guin nous raconte l'histoire d'une offensive qui a échouée : "Lorsque le Corps Franc Pommiès attaquait les convois allemands, ils isolaient toujours le dernier camion et s'emparaient de tout ce qu'ils désiraient. Lors d'une embuscade similaire préparée par les résistants, ils attaquèrent le dernier camion mais ne s'attardèrent pas à ce qu' un retardataire les rejoigne. Quatre hommes furent tués par les allemands."

 

Les jeunes résistants participent, comme les adultes, à toutes ces formes d'action. « Nous avions un rôle de combattants, comme dans toute armée en opération, dans un système hiérarchique » témoigne Mr Labedan. Voici une journée courante au Corps Franc Pommiès, telle que Mr Labédan nous l'a décrite :

 

matin :

o       lever à une heure régulière sur l'appel des chefs de groupe

o       séance d'hébertiste

o       instruction militaire (individuelle ou en groupe)

o       corvées(à tour de rôles)

après midi :

o       exercices et manœuvres d'ensemble

o       simulations d'attaque et de défense

o       critique en commun sous la direction des chefs

de jours et de nuits:

o       tours de gardes du cantonnement

périodiquement :

o       salut aux couleurs

o       rapport(au sens militaire

 

II. APRES LA RESISTANCE...

 

La victoire française n’a pas été gratuite. De nombreuses vies ont été sacrifiées pour la satisfaire. Durant les longues années de guerre qui ont ravagé l’Europe, de nombreux groupes de résistance se sont formés, comme par exemple le Bataillon de Guérilla de l’Armagnac, le Corps Francs Pommiés, le Corps Francs de la Libération ou encore le groupe communiste des Francs Tireurs et Partisans. Mais, après la libération de la France, n’ayant plus lieu d’être, ils disparaissent.

Tout au long de ce chapitre, nous vous exposerons les impressions des résistants que nous avant rencontrés, à propos de cette période de violence, de combats et de haine.

 

LES ANCIENS COMBATTANTS ET LEURS SOUVENIRS

 

Nous avons rencontré M. Guy Labédan, ancien résistant du Corps Franc Pommiés, dont vous pourrez consulter l’interview dans les annexes. Guy Labédan, nous explique que c'est afin d'échapper au STO que lui et la majeure partie des résistants se sont engagés dans les FFI. D'autres, comme M.Guin, M. Duprat, et d'autres encore, désiraient certes éradiquer la menace nazie que faisait planer le III° Reich sur l'Europe et le monde entier, mais c'était également en grande partie afin d'échapper aux parents, sentiment éveillé par l'esprit de contradiction de ces personnes qui n'étaient à l'époque que des adolescents.

 

L'HECATOMBE DES JEUNES RESISTANTS

 

Cependant, une fois engagé, il l'était jusqu'à la fin de la guerre pour certains, et malheureusement jusqu'à la mort pour plus d'une cinquantaine d'autres. Tous sont mort pour défendre les couleurs du drapeau français contre le fascisme d'Hitler. La liste de toutes ces courageuses personnes est répertoriée dans les annexes. Tous ont reçu la mention "mort pour la France", même le guerillo espagnol Jose-Maria ORTEA-FONSECA qui, bien que n'étant pas français, a participé au même titre qu' eux pour délivrer l'Europe d'Hitler.

Voici la liste des jeunes résistants morts pour la France :

 

CONCLUSION

 

Durant la seconde guerre mondiale, suite à l'armistice du 22 juin 1940, de nombreuses personnes s'engagent dans une action de résistance. Parmi elles, beaucoup de jeunes surtout après l'année 1943 et la création du STO.

Dans tous les différents groupes de résistants, les jeunes participaient, au même titre que les plus âgés, aux opérations de contre-propagande, de sabotage, de parachutage et de renseignement en prenant les mêmes risques, et en ayant les mêmes responsabilités et la même considération.

Dans le Gers, les différents réseaux n'y faisaient pas exception. Beaucoup sont morts ou ont été les victimes de la déportation. Ceux qui ont survécu en gardent un souvenir très fort.

 

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