
Résistance - Mémoire
collectif - 2002/2003
Cette
année, 11 élèves de 3ème participent au concours sur la
résistance et la déportation :
Le thème
du concours, cette année, est : Les jeunes dans
la résistance.
Les
élèves doivent élaborer un mémoire collectif sur le sujet. Ce mémoire peut
prendre des formes diverses (mémoire-papier, cd-rom …) et doit être rendu
fin mars.
Le
travail des élèves s’organise en deux temps :
-
Jusqu’à Noël, recherche de renseignements sur la résistance dans le Gers
et collecte des témoignages.
-
Dans
un second temps, de Noël à Mars, mise en forme des renseignements et
illustrations.
Tous les
élèves de 3ème participeront à la conclusion générale du
mémoire qui s’intitulera : « Résister, pour nous, jeunes d’aujourd’hui,
qu’est ce que cela veut dire ? », sous forme de poèmes, de textes, de
dessins, d’affiches, de chansons…
Nous
tenons à remercier tous les résistants qui ont bien voulu nous recevoir
chez eux et répondre à nos questions, et particulièrement Mrs Guin,
Duprat, et Labedan, tous les trois membres du Corps Franc Pommiès.
_____________________________________________________
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
I.
LES MOTIVATIONS
-
LE
REFUS DE LA DICTATURE
-
LE
S.T.O.
-
L’INSOUSCIANCE
DE LA JEUNESSE
II.
LES DIFFERENTES FORMES DE RESISTANCE
-
LES
RESEAUX DE RESISTANCE DANS LE GERS
-
LES
MAQUIS DANS LE GERS
-
Les
maquis
-
Les formes d’ actions
III.
APRES LA
RESISTANCE…
-
LES
ANCIENS COMBATTANTS ET LEURS SOUVENIRS
-
L’HECATOMBE
DES JEUNES RESISTANTS
CONCLUSION
____________________________________________________
INTRODUCTION
Après
l'armistice du 22 juin 1940 imposé par Pétain, différents groupes de
résistance commencent à apparaître dans le Gers pour s'opposer aux
Allemands qui ont installé leur siège à Auch. Mais de grands corps de
résistance commencent vraiment à s'imposer dans le Gers en 1943 avec
l'apparition du Service du Travail Obligatoire (STO) qui pousse les jeunes
à entrer dans le maquis. Les jeunes gersois constituent donc une grande
partie des résistants du département. Le Corps Franc Pommies et le
Bataillon de Guérilla de l'Armagnac sont les principaux réseaux qui
recrutent ces jeunes . Mais malgré leurs différences, et parfois même
l'animosité entre tous ces corps, tous voulaient stopper les Allemands, et
les repousser hors de France. Tout au long de ce dossier nous vous
expliquerons quels sont les différents groupes de résistance dans le Gers,
leurs actions, la place des jeunes à l'intérieur de ces réseaux et le sort
subi par certains d'entre eux.
I. LES
MOTIVATIONS
1. LE
REFUS DE LA DICTATURE
Le 18
juin 1940, le Général DE GAULLE lance un appel à la résistance de la BBC,
une radio londonienne. Pour lui, le combat n'est pas terminé et il faut
lutter contre les Allemands. Il crée les FFL ( Forces Françaises Libres )
composées des soldats français restés en Angleterre, et les FFI ( Forces
Françaises de l'Intérieur ) qui comprennent plusieurs petits groupes dans
la France qui sont dirigés par Jean Moulin.
De
nombreuses personnes refusent la signature de l'armistice et adhèrent à la
résistance en s'opposant au régime de l'Etat français. Certains, poussés
par un sentiment de patriotisme décident de se battre pour sauver les
valeurs de la République. D'autres, dont beaucoup de jeunes, n'acceptent
pas l'idée d'être dirigés et envahis par les Allemands et veulent faire
tout leur possible pour les chasser du pays. Ils veulent mettre fin au
nazisme qui a fait disparaître ou déporter nombre de leurs amis.
Les
groupes de résistance les plus importants se forment dans le Sud ( Corps
Franc Pommiers, Bataillon d'Armagnac...), et les habitants de la zone
occupée qui ont réussi à quitter leur maison se joignent à eux.
Dans le
Gers, les Allemands étaient peu nombreux mais tout de même présents (dont
la majorité à Auch). Pour être de nouveau libre de ses mouvements, et
éviter de subir la même pression que la zone occupée que de nombreux
jeunes s'allièrent pour repousser l'ennemi hors du pays (cf. fiches
d'identités).
2. LE
STO
L'Allemagne avait fait appel à des volontaires pour remplacer les
prisonniers de guerre français dans leurs usines. Ce mouvement s'appelait
«la Relève». Mais «la Relève» n'a eu qu'un succès très limité. C'est
pourquoi Pierre Laval, le 16 février 1943, crée le STO (Service de Travail
Obligatoire). Le STO était inscrit dans le cadre général d'une «loi sur
l'utilisation et l'orientation de la main-d'oeuvre» promulguée le 4
septembre 1942 par le gouvernement de Vichy. (cf. lois en annexe)
Les
hommes concernés par cette mesure étaient tout ceux nés entre le 1er
janvier 1920 et le 31 décembre 1922 (soit trois classes d'âge du Baby-Boom
de l'après première guerre).
C'est
pour éviter de partir en Allemagne que de nombreux jeunes gens ont rejoint
les maquis. De plus, les personnes qui s'inscrivaient volontairement aux
sapeurs-pompiers étaient dispensées du service de travail obligatoire et
beaucoup se servirent de cet avantage pour rejoindre par la suite le
maquis.
Avant
1943, il y avait peu d'hommes du Gers dans les maquis et quasiment aucun
jeune. C'est à partir du moment où cette mesure fut mise en application
que les jeunes partirent en résistance. Un résistant témoigne: « Un jeune
homme de Vic-Fezensac était allé chercher les primes et le matériel que
l'on donnait aux personnes qui partaient au STO, s'était enfui avec et
caché, puis inscrit dans la résistance. Les Allemands ne l'ont pas
retrouvé » Mr Guin.
3. L'INSOUSCIANCE
DE LA JEUNESSE
Dans le
Gers, les jeunes avaient aussi d'autres motivations : les Juifs bien sûr
entraient en résistance pour échapper à la déportation et à la politique
antisémite du gouvernement de Vichy.
Les
réfugiés lorrains et alsaciens résistaient eux aussi contre l'occupation
allemande et pour la reconquête de leur région perdue.
Et
enfin, une raison qui se retrouve principalement chez les jeunes
résistants est l'envie de liberté et d'aventure («nous étions un peu
inconscients, nous ne prenions pas trop en compte les dangers , c'était
pour nous comme une grande aventure » Paul Guin, résistant du Corps-Franc
Pomiès). Prendre le maquis leur permettait d' échapper à l'autorité de
leurs parents ainsi que de découvrir l'inconnu: «A l'époque, nous avions
été élevés très sévèrement, nous n'avions pas le droit de sortir et donc
quand nous partions au maquis, cela nous apportait une certaine autonomie
vis à vis de nos parents. »Paul Guin)
II. LES
DIFFERENTES FORMES DE RESISTANCE
1.LES
RESEAUX DE RESISTANCE DANS LE GERS.
" Il
serait vain de vouloir faire remonter les débuts de la résistance dans le
Gers au 18 juin 1940, un mardi, jour de l'appel du Général de Gaulle à la
radio de Londres, suivi d'un autre le 24 du même mois. C'est une date
commode mais qui, dans une région aussi reculée de France comme le Gers,
n'a pu, à ce moment précis, marquer les esprits. L'appel historique
semble, en effet, n'avoir été entendu que par de rares personnes : deux ou
trois sur un demi-milier de résistants interrogés dans tous les milieux."
citation de Guy LABEDAN.
Les
différentes organisations:
Les
toutes premières formes de résistance sont des actions spontanées sans
projet défini, comme des tracts, des graffitis, des publications
d'affiches et des sifflets lors de passages d'actualité.
Après la
signature de l'armistice, on entre dans une phase de désobéissance,
d'illégalité: aide à l'évasion de prisonniers de guerre, constitution de
planques, fourniture de faux papiers et de vêtements civils pour permettre
aux évadés de se fondre dans la population.
En 1942
apparaissent les premiers réseaux de résistants. Il sont principalement
constitués de jeunes qui s'y sont engagés après la mise en place du S.T.O.
Les adultes pour la plupart restent chez eux et ne s'engagent pas dans les
maquis.
Liste
des réseaux:
Dans le
Gers en 1942 se mettent en place des réseaux de résistance tels que
:
- Le
groupe Raynaud (dans la région de Simorre)
- Les
compagnies Sahuc, Lartigue et Hoffalt (dans la région de Mièlan)
- Le
bataillon d'Armagnac (à Panjas et Saint-Roch)
- Le
bataillon de Castelnau et le maquis Hilaire (à
Castelnau-sur-L'Auvignon)
Le Corps
Franc POMMIES.
André
POMMIES est né le 9 juin 1904 à Bordeaux. Il entre à l'école militaire le
8 octobre 1924. Deux ans après, il est nommé sous-lieutenant au 144ème RI.
A partir du 7 octobre 1930, il sert quatre ans au 14ème RI. Il sort
breveté de l'école supérieure de guerre et passe capitaine le 24 mars
1936. " C'est un homme de droiture, franc et loyal, remarquable
organisateur, profond patriote, généreux et courageux. A toutes les
qualités réunies pour accomplir une belle carrière militaire ", avaient
remarqué ses supérieurs. En 1936, le capitaine POMMIES est désigné pour
suivre les cours de l'école de guerre tchécoslovaque. Rentré en France en
1938, il organise et dirige à Lyon le "Bureau de Centralisation des
Renseignements".
Trois
mois après la défaite de 1940, le capitaine POMMIES prépare la revanche.
Capitaine au 18ème RI de Pau en septembre 1940, POMMIES entre en relation
avec ses homologues des corps de troupes pour organiser des unités de
combat. Le 15 novembre 1940, le capitaine POMMIES se voit confier la
mobilisation secrète de l'armée dans les Landes, les Basses-Pyrénées, les
Hautes-Pyrénées et l'arrondissement de Mirande dans le Gers. En une seule
année, POMMIES parvient à constituer plus de 50 dépôts contenant de
nombreuses armes.
Le 17
novembre 1942, il créé le Corps Franc Pommiès. De nombreux jeunes gersois
en ont fait partie (voir fiches d'identité qui suivent).
FICHE D'IDENTITE
N°1
NOM :
Guin
PRENOM :
Paul
DATE DE
NAISSANCE : février 1928
DOMICILE
ET SITUATION LORS DU DEBUT DE LA GUERRE : électricien à Vic-fezensac
MOUVEMENT D'APPARTENANCE : Corps Franc Pommies
AGE LORS
DE l' ENTREE DANS LE MAQUIS : 16 ans
DATE ET
CAUSE DE VOTRE ENTREE EN RESISTANCE : 1943 pour résister à l'oppression
allemande
ROLE
DANS LA RESISTANCE : Section D (destruction)
FICHE D'IDENTITE
N°2
NOM :
Duprat
PRENOM :
Jean
DATE DE
NAISSANCE : 27 mai 1926 à Vic-Fezensac
DOMICILE
ET SITUATION LORS DU DEBUT DE LA GUERRE : à Vic-Fezensac
MOUVEMENT D'APPARTENANCE : Corps Franc Pommies
AGE LORS
DE l' ENTREE DANS LE MAQUIS : 18 ans
DATE ET
CAUSE DE VOTRE ENTREE EN RESISTANCE : 16 juin 1943, après le débarquement,
pour résister à l'occupation allemande
ROLE
DANS LA RESISTANCE : membre de l'ORA (sabotage, embuscades).
FICHE D'IDENTITE
N°3
NOM :
Labédan
PRENOM :
Guy
DATE ET
LIEU DE NAISSANCE : 1 août,1924 à Aubiet
DOMICILE
ET SITUATION AU DEBUT DE LA GUERRE : Lussan (Gers) fils d'agriculteur,
travaillant en famille
DATE ET
CAUSE DE VOTRE ENTREE EN RESISTANCE : courant 1943 désir de participer à
la libération de la France les armes à la main
MOUVEMENT D'APPARTENANCE : Corps Franc Pommies
RÔLE
DANS LA RESISTANCE : Section D (destruction )
Le
bataillon d'Armagnac
Le
bataillon d'Armagnac, dépendant de l'Armée Secrète du Gers, est une des
plus prestigieuses formations de la Résistance du Sud-Ouest. Son
efficacité tient, pour une large part, à l'armement considérable qui fut
mis à disposition par le colonel anglais Georges Starr(Hilaire).
"L'histoire du bataillon d'Armagnac est inséparable de son chef le
capitaine Maurice Parisot, qui sut l'organiser, le commander et lui donner
véritablement une âme."Citation de George Starr (HILAIRE)
Le
maquis d'Hilaire
En 1942,
prévoyant la réaction allemande au débarquement allié en Afrique du Nord,
la section F du S.O.E. (Spécial Opération Exécutive), le service anglais
des opérations spéciales, décida d'intensifier l'infiltration d'agents
secrets dans le Sud de la France par voie aérienne ou maritime. Ainsi,
début novembre 1942, parmi les agents débarqués de nuit près de Cassis
d'une felouque à équipage polonais, se trouvait HILAIRE.
Cette
antenne Sud-Ouest du circuit "Détective" reposait en fait sur un groupe
local de résistance nommé "Victoire", composé de civils agenais dirigés
par Albert (Maurice ROUNEAU), un réfugié du Nord, des Alsaciens Lorrains,
des Belges, et des militaires sous officiers du 150ème R.I. d'Agen.
L'entrée des Allemands en "zone libre" le 11 novembre 1942 entraîna la
dissolution de l'Armée d'Armistice et sonna la fin de "Victoire".
La
résistance espagnole
Autre
composante de la lutte contre l'occupant, la résistance espagnole
s'organise dans le département du Gers en 1942 avec les adhérents au
mouvement du P.C.E., l'Union Nationale Espagnole (U.N.E).
"Cette
organisation prit naissance en novembre au cours d'une réunion à
Montauban, nommée réunion de Grenoble pour tromper la police, rassemblant
11 responsables politiques espagnols de premier plan." Citation de
Christian Pierdona.
2.LES
MAQUIS DANS LE GERS
Les
maquis:
Un
maquis est un lieu dans les montagnes ou forêts, où se regroupaient les
résistants armés de la Seconde Guerre mondiale. Dans le Gers, les maquis
étaient cachés dans les campagnes, dans des fermes isolées. Les groupes de
résistants changeaient toutes les semaines de ferme pour ne pas être
repérés par les Allemands ou dénoncés.
Les
formes d'actions:
Le 5
Avril 1944, les effectifs du Corps.Franc.Pommiès (C.F.P.) s'élèvent à 8
800 hommes, dont 5 300 en unités organisées, la plupart ayant autours de
20, 21 ans. Le chef Pommiès fixe trois missions principales à ses unités :
le renseignement, le sabotage et le harcèlement.
Le
renseignement:
Au début
du mois de février 1943, à Toulouse, le capitaine Dunoyer de Segonzac
entre en relation avec le capitaine Pommiès. Au cours de cet entretien,
les deux hommes se mettent d'accord sur la mise en place d'un service de
renseignement et de contre-espionnage. Le service du contre-espionnage et
de renseignement du C.F.P. parvient à établir en deux ans 3 000 fiches
(avec photos, empreintes et dossiers) de collaborateurs et de suspects,
ainsi que 200 fiches (avec photos et adresses en Allemagne) de membres de
la Gestapo ayant opéré dans le Sud-Ouest. Le bilan des équipes de
répression du C.F.P. est tout aussi impressionnant : 68 officiers ou
agents de la Gestapo supprimés avant le 6 juin 1944.
Les
parachutages:
Les deux
premiers parachutages d'armes et de munitions se déroulèrent dans la nuit
du 1er au 2 mai 1943, à l'Est de la ville d'Auch. Puis les parachutages se
multiplient. « Les résistants allument des feux à l'endroit convenu, puis
attendent que les avions lancent les containers, et enfin récupèrent les
paquets dans des charrettes » raconte Mr Guin. Roger Betbeder, membre de
la résistance explique : « Dans la région de Vic-Fezensac d'août 1943 à la
fin de la guerre, nous avons réceptionné onze parachutages. C'était
toujours le même scénario. L'avion arrivait entre minuit et une heure du
matin. On récupérait les containers. On cachait les armes... et les
responsables du Bataillon de l'Armagnac venaient les récupérer avec la
complicité des gendarmes de Vic-Fezensac. Généralement, ces parachutages
avaient été annoncés par la BBC en phrase codées comme : « les pintades se
sont envolées » ou « Napoléon embrasse Joséphine ». ».
Les
sabotages:
Très
rapidement, la section spéciale de destruction du C.F.P. exécute des
opérations spectaculaires : de décembre 1943 à janvier 1944, 38
locomotives utilisées par les Allemands sont détruites. Puis, de mars à
mai 1944, une dizaine d'établissements travaillant pour les Allemands sont
sabotés. Les photographies ci-jointes montrent quelques sabotages
organisés par le Corps Franc Pommiès.
Dans le
département du Gers, les maquis exécutent aussi des sabotages sur les
voies ferrées et sur les lignes téléphoniques. Les opérations de
destructions débutent dans la nuit du 7 au 8 juin. La voie ferrée d'Auch-Toulouse
est coupée par sectionnement des rails à Aubiet, à Marsan puis à
l'Isle-Jourdain, Monferran-Savès et Gimont. Celle d'Agen l'est à Fleurance
et à Castéra-Lectourois.
Le 3
juillet 1944, le Bataillon d'Armagnac livre un furieux combat à Estang : 3
FFI et 11 Allemands sont tués. Le 6, les FTP (Franc Tireur Partisan )
tendent une embuscade à Castéra-Verduzan à un convoi allemand venant de
Condom. Les FTP se sont postés sur le pont de la voie ferrée qui enjambe
la N130. Lors de la fusillade, le commandant allemand de la place d'Auch,
qui se trouvait en tête de la colonne, est sérieusement blessé. Les
Maquisards peuvent quittés leur position sans pertes.
Le mois
de juillet 1944 est marqué par la tragédie de Meilhan. le maquis du
docteur Raynaud (une centaine d'hommes) s'est établi près du village de
Meilhan (plus exactement, à Villefranche d’Astarac) depuis le mois de
juin. Un jour avant le drame, un homme du groupe est fait prisonnier à
l'entrée de Lanemezan par une patrouille allemande. Sous la torture il
donne l'emplacement du maquis. Mais ces révélations ne changent rien car
l'anéantissement du maquis est inscrit dans le plan d'opération du 116ème
bataillon de grenadiers. Un avion allemand avait déjà localisé l'unité FFI.
Le 26
juillet, un groupe de 7 maquisards CFP attaquent à la grenade et au FM un
convoi allemand circulant sur la N124 à Leboulin. Le chef FFI dispose ses
hommes sur une colline boisée dominant la route. L'affrontement est
terrible: les grenades détruisent les deux camions de tête. En août 1944,
le Corps Franc Pommies et le Bataillon de l'Armagnac libèrent la ville
d'Auch.
Paul
Guin nous raconte l'histoire d'une offensive qui a échouée : "Lorsque le
Corps Franc Pommiès attaquait les convois allemands, ils isolaient
toujours le dernier camion et s'emparaient de tout ce qu'ils désiraient.
Lors d'une embuscade similaire préparée par les résistants, ils
attaquèrent le dernier camion mais ne s'attardèrent pas à ce qu' un
retardataire les rejoigne. Quatre hommes furent tués par les allemands."
Les
jeunes résistants participent, comme les adultes, à toutes ces formes
d'action. « Nous avions un rôle de combattants, comme dans toute armée en
opération, dans un système hiérarchique » témoigne Mr Labedan. Voici une
journée courante au Corps Franc Pommiès, telle que Mr Labédan nous l'a
décrite :
matin :
o
lever à une heure régulière sur l'appel des chefs de groupe
o
séance d'hébertiste
o
instruction militaire (individuelle ou en groupe)
o
corvées(à tour de rôles)
après
midi :
o
exercices et manœuvres d'ensemble
o
simulations d'attaque et de défense
o
critique en commun sous la direction des chefs
de jours
et de nuits:
o
tours de gardes du cantonnement
périodiquement :
o
salut aux couleurs
o
rapport(au sens militaire
II.
APRES LA RESISTANCE...
La
victoire française n’a pas été gratuite. De nombreuses vies ont été
sacrifiées pour la satisfaire. Durant les longues années de guerre qui ont
ravagé l’Europe, de nombreux groupes de résistance se sont formés, comme
par exemple le Bataillon de Guérilla de l’Armagnac, le Corps Francs
Pommiés, le Corps Francs de la Libération ou encore le groupe communiste
des Francs Tireurs et Partisans. Mais, après la libération de la France,
n’ayant plus lieu d’être, ils disparaissent.
Tout au
long de ce chapitre, nous vous exposerons les impressions des résistants
que nous avant rencontrés, à propos de cette période de violence, de
combats et de haine.
LES
ANCIENS COMBATTANTS ET LEURS SOUVENIRS
Nous
avons rencontré M. Guy Labédan, ancien résistant du Corps Franc Pommiés,
dont vous pourrez consulter l’interview dans les annexes. Guy Labédan,
nous explique que c'est afin d'échapper au STO que lui et la majeure
partie des résistants se sont engagés dans les FFI. D'autres, comme M.Guin,
M. Duprat, et d'autres encore, désiraient certes éradiquer la menace nazie
que faisait planer le III° Reich sur l'Europe et le monde entier, mais
c'était également en grande partie afin d'échapper aux parents, sentiment
éveillé par l'esprit de contradiction de ces personnes qui n'étaient à
l'époque que des adolescents.
L'HECATOMBE
DES JEUNES RESISTANTS
Cependant, une fois engagé, il l'était jusqu'à la fin de la guerre pour
certains, et malheureusement jusqu'à la mort pour plus d'une cinquantaine
d'autres. Tous sont mort pour défendre les couleurs du drapeau français
contre le fascisme d'Hitler. La liste de toutes ces courageuses personnes
est répertoriée dans les annexes. Tous ont reçu la mention "mort pour la
France", même le guerillo espagnol Jose-Maria ORTEA-FONSECA qui, bien que
n'étant pas français, a participé au même titre qu' eux pour délivrer
l'Europe d'Hitler.
Voici la
liste des jeunes résistants morts pour la France :
CONCLUSION
Durant
la seconde guerre mondiale, suite à l'armistice du 22 juin 1940, de
nombreuses personnes s'engagent dans une action de résistance. Parmi
elles, beaucoup de jeunes surtout après l'année 1943 et la création du STO.
Dans
tous les différents groupes de résistants, les jeunes participaient, au
même titre que les plus âgés, aux opérations de contre-propagande, de
sabotage, de parachutage et de renseignement en prenant les mêmes risques,
et en ayant les mêmes responsabilités et la même considération.
Dans le
Gers, les différents réseaux n'y faisaient pas exception. Beaucoup sont
morts ou ont été les victimes de la déportation. Ceux qui ont survécu en
gardent un souvenir très fort.
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