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La vie quotidienne au
Collège
Dans un petit collège
de 230 élèves en milieu rural, le mot stress n'a pas sa place, on y parle
encore de la notion de valeurs, on y croise des élèves polis, pas exempts
de défauts ni de problèmes, mais, comme on dit dans notre France profonde,
des enfants bien élevés.
Oh bien
sûr, nous avons des élèves en difficulté scolaire, bien sûr nous avons des
cas sociaux. Nous avons également nos "tagueurs" et nos "paresseux", nos
"voleurs de stylos" et nos "racketteurs". Mais le milieu dans lequel nous
évoluons n'a rien à voir avec ce qu'on peut voir à la télévision tous les
jours.
Si un
élève nous croise dix fois dans la journée, nous nous dirons dix fois
"Bonjour", en général avec le sourire. Comme la discipline n'est pas un
réel problème, ça nous laisse du temps pour animer la vie scolaire et nous
occuper des élèves qui en ont besoin. Et tout le monde participe à
l'éducation de nos élèves, même nos agents qui connaissent la plupart des
demi-pensionnaires par leurs prénoms.
Il ne
faut pas croire par contre que tout est rose. L'argent pour faire tourner
tout ça manque cruellement et les conditions de vie et de travail ne sont
pas reluisantes. Le bâtiment est vieux et les peintures ont au moins
trente ans, le réfectoire est un monument dédié à la gêne et au bruit. On
y presse 210 demi-pensionnaires en deux services, (eh non,ce n'est pas un
self) tous serrés comme des harengs sur des tables en formicas (je
devrais dire autour, mais j'ai du mal). Heureusement que la nourriture est
bonne !!!
Les
bureaux sont désormais neufs et adaptés aux technologies et aux méthodes de
travail d'aujourd'hui. Les pauvres fumeurs se retrouvent pendant la
récréation dans les courants d'air d'une petite cour, entre les murs vert
de gris de la cuisine et de la salle des profs. Ne parlons pas de
l'absurdité du trajet à réaliser pour relier la Vie Scolaire et le CDI
situés à dix mètres l'un de l'autre (à vol d'oiseau seulement), ni de
cette superbe salle de permanence dont le plancher en bois fait résonner
le moindre mouvement, passons sous silence les innombrables trous qui
parsème la cour de récréation et qui nous transforment chaque jour en
infirmiers du SAMU (bon, d'accord, j'exagère un peu...).
Et
terminons notre journée en pensant que bien sûr ça aurait pu être pire,
mais que demain, ça ira sûrement mieux...
FF
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